Les Stagiaires de Samantha Bailly



Auteur: Samantha Bailly
Édition: Bragelonne, Collection Milady
L'histoire:Ophélie, Arthur, Hugues et Alix viennent tous d'horizons différents. Leur seul point commun : ils rêvent de travailler chez Pyxis, entreprise spécialisée dans l'édition de mangas et de jeux vidéo, pilier dans le secteur de l'industrie créative.
Une réalité s'impose rapidement : beaucoup de candidats, peu d'élus. Désormais, le stage est devenu une étape obligatoire pour ces jeunes qui sont à la croisée des chemins dans leurs vies professionnelles et affectives.
Provinciale tout juste débarquée, Ophélie a laissé derrière elle petit ami et logement, et doit faire face aux difficultés de la vie parisienne.
étudiant en école de commerce, Arthur est tiraillé entre les grands projets qu'on a pour lui et son envie de mettre la finance entre parenthèses. à leurs côtés, Alix, passionnée de mangas, ne jure que par ses sagas favorites, et Hugues, graphiste, teste ses limites dans les soirées électro...
Dans une atmosphère conviviale, travail et vie privée s'entremêlent.
Pourtant, une question demeure en fond sonore : qui restera ?
Ma note: 8/10






Après le coup cœur assez retentissant que j'avais eu pour la plume de Samantha Bailly lors de ma lecture de "Ce qui nous lie", quoi de plus normal que de remettre le couvert avec cette auteur?

Je me suis donc laissé tenté par Les stagiaires dont j'avais entendu beaucoup de bien. Ce qu'il y a d'agréable avec Samantha Bailly c'est qu'on ne sait pas à quoi s'attendre, elle ne suit pas les schémas attendus de happy end et de douceur mièvre relatif aux genres auxquels ses romans se prêtent. Si je n'ai pas toujours apprécié la tournure des événements de ce roman, je reconnais pourtant le réalisme auquel il tend. Je reconnais la nécessité de ce qui se décide et la nature profondément humaine des personnages, tous animés à divers degrés, par la passion, l'arrogance, l'égoïsme, le manque de maturité, de confiance en soi ou encore la naïveté infantile pour certains.

Les personnages de Samantha Bailly sont humains et certains ont ces réactions et ces comportement que l'on accepteraient pas de la part de nos proches, qu'on traiterait d'imbécile s'ils étaient nos amis.

Outre ce fait, Les stagiaires dépeint un portrait tout aussi réaliste des conditions de travail en tant que stagiaire/larbin/esclave (barrez la mention inutile). On retrouve des situations parfois absurdes et dérangeantes certainement vécues par la plupart d'entre nous qui ont eu la Malchance d'être un jour stagiaire. D'autres sujets sont évoqués avec brio et sans masque, le harcèlement de rue, le sexisme ordinaire ou encore la culture du viol. Par de petites touches discrètes, qui peuvent apparaître banales et sont pourtant le quotidien fumeux de nombres de personnes.

Pour en revenir à la plume de l'auteur, si je l'ai trouvé exquise, je n'ai cependant pas accroché aux relations tortueuses tissées entre les stagiaires, j'ai adoré leur complexité à tous, au fait qu'on ne peut pas être totalement "méchant", "naïf", "allumeuse", ou "égoïste", au fait qu'il existe des raisons profondes à nos comportement, à nos emportements. J'ai eu une impression de déjà vu par rapport à "Ce qui nous lie". Retrouver cette structure douce-amère m'a quelque peu dérangé, mais c'est un sentiment tout à fait personnel qui n'enlève rien à la qualité littéraire de l’œuvre en elle même. Je n'ai simplement pas accepté les choix de l'auteur.

Je ne m’arrêterais pas là pour autant avec Samantha Bailly, je compte bien découvrir d'autres de ses écrits, rien que pour le plaisir.


« Si tu n'acceptes pas la vie que tu mènes, achève-la, plutôt que d'agir n'importe comment pour atteindre un point de rupture.»


« A notre âge, tu sais, un rien peut nous faire changer de trajectoire. C'est maintenant qu'on choisit notre cap, le cap qui déterminera à quel point on deviendra qui l'on souhaite être, ou qui les autres souhaitent que nous soyons. »

« - Hey ! Mademoiselle ! Vous êtes charmante ! Belle comme tout !
Il n’y a rien que je déteste plus que les hommes qui accostent dans la rue. Leurs compliments sonnent comme des insultes. Quand on est une femme, on dirait que le simple fait d’aller d’un point A à un point B nous met dans une zone de non-droit.
  - Surtout réponds pas, salope !
Ces mots me brûlent. La rue est le lieu où l’on peut être agressée verbalement pour ne pas avoir répondu à des avances. »
 

Intérêts: Les sujets de sociétés traités avec réalisme, le tranchant des relations.
Regrets: La tournures des événements, les décisions de l'auteur.

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