God Save la France de Stephen Clarke

 




"Espéce d'enfoiré, Mr Darcy. Et toi aussi, Hugh Grant. A force de trimballer partout votre sacrée politesse, comment voulez-vous qu'un Anglais ait encore ses chances ?"







Auteur: Stephen Clarke 
Éditeur: Pocket 
Site Web: www.stephenclarkewriter.com
Synopsis: Nom: Paul West; Âge: 27 ans; Langue française: niveau très moyen; Fonction: jeune cadre dynamique promis à un grand avenir; Occupation: déjouer les pièges potentiellement désastreux du quotidien français; Hobbie : lingerie féminine; Signe particulier : Paul West serait le fruit d'un croisement génétique entre Hugh Grant et David Beckham. Jeune Britannique fraîchement débarqué à Paris, créateur, en Angleterre, de la fameuse enseigne Voulez-Vous Café Avec Moi, Paul a bien du mal à s'adapter au pays des suppositoires, des grèves improvisées et des déjections canines. Et il n'est pas au bout de ses surprises...
Ma note: 7.5/10

ᚠ 

MON AVIS
 Après avoir lu le résumé dans une grande librairie, je l'ai ramené chez moi, à tout hasard. Dés les premiers chapitres, on sourit, on rit et on constate à quel point certains clichés sur nous, les français, sont fichtrement vrais. On constate aussi les déboires de ce pauvre Paul West perdu dans la jungle parisienne (Sur ce point je ne peux que compatir, je ne supporte pas cette ville), ses oreilles qui saignent face au franglais retentissant de ses habitants et de ses collègues de travail, l'écart culturel visible entre nos deux nations (notamment concernant la propreté de nos rues...), mais aussi ses échecs amoureux.

Ce roman est en quelque sorte, l'étude de nos différences culturelles, il y a forcément quelques clichés des deux côtés voire de la caricature, mais ça ne freine pas la lecture. On est amusé par sa surprise lorsque sa "colocataire" se promène sans aucune gène dans leur appartement. C'est d'ailleurs l'un des choses que j'aime dans l'écriture. La narration se pose à la première personne et lire les pensées de Paul est bien souvent tordant. Ces jeux de mots par exemple. Durant les scènes ou Paul évoque le mauvais français de ses interlocuteurs l'auteur use d'une écriture phonétique qui accroît le comique de situation. 

Puis finalement, le plaisir est plus ou moins gâché vers la fin avec une "sorte" d'intrigue foireuse. ça part plus ou moins dans la politique et le sérieux ne sied pas vraiment au ton de base de ce roman.

EXTRAITS

Elodie me dévisageait avec suspicion. Son regard fit l'aller-retour de mon jean à demi-boutonné à la porte du dressing. Pourvu qu'elle n'aille pas relever les empreintes de cil sur la serrure, je me ferais prendre les yeux dans le sac. 
-Non, Paul, tu peux rester nous aider.
Horrifié, je m'écartais vivement du lit
-Pas à baiser. Je n'ai pas amené Marc pour ça. Viens voir.
Elle ouvrit son manteau, prit une clé dans sa poche de jean et marcha vers la porte du dressing.
Le bois tiède pivota en révélant son secret et je faillis retomber sur le lit.
-Shit!
Elle éclata de rire en voyant ma tête. L'ami Marc retrouva la vue et s'approcha avec un sifflement admiratif du petit jardin tropical qui envahissait les étagères à habits. L'une des parois du cabinet était réservée aux vétements. Le reste,  une surface de un mètre sur deux, était occupé du sol au plafond par des lampes et des plants de marijuana.
-Oui Paul, comme tu dis. Du très bon shit.

- Pourquoi sont-ils en veste orange? [...]
- Parce que sinon ils se tirent dessus, expliqua Alexa. Ils sont connus pour tirer sur tout ce qui bouge. Chats, chiens, promeneurs, et surtout autres chasseurs. Alors maintenant ils se mettent en orange. Et puis c'est plus facile de les retrouver, en pleine forêt, quand ils s'écroulent en plein coma éthylique.


Appliqué à la vie quotidienne, c'est le truc imparable pour garder ses chaussures propres quand on se promène dans Paris. Tout en marchant, votre subconscient scrute le pavé. Il s'exerce à repérer le moindre renflement à l'horizon et prépare le pied à un évitement de réflexe. Demandez à un parisien comment il se débrouille, contre toute attente, pour garder les pieds propres. Il l'ignore. Cela fait partie de l'instinct du Parisien. 


PLAISIRS: Les jeux de mots et métaphores. L'humour très présent en première partie du roman
REGRETS: Certaines intrigues qui manquent d'intéret, l’essoufflement de l'intrigue vers la fin.

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